Malick Bakayoko, directeur général du cabinet INOVIS, a indiqué que seulement 0,08% du produit intérieur brut(PIB) est consacré à la recherche scientifique en Côte d’Ivoire. Il s’exprimait sur une étude intitulée «La valorisation des résultats de recherche scientifique » dans notre pays. Qui a constituée le sujet des échanges à l’occasion de la deuxième journée (jeudi 19 décembre) du petit-déjeuner organisé par le réseau professionnel des structures d’accompagnement de l’entrepreneuriat(SAE) avec l’appui de la fondation Friedrich Naumann.
«Notre étude à chercher à faire l’état des lieux de la recherche en Côte d’Ivoire. Le premier constat est qu’il n’y a pas de réglementation adaptée à la valorisation de la recherche scientifique. Le second constat, c’est qu’il n’y a pas de financement. Or il y a une recommandation de l’union africaine demandant aux Etats africains de consacrer 1% de leur PIB à la recherche. Mais 40 ans après, la Côte d’Ivoire qui est la locomotive ouest africaine n’investit que seulement 0,08% de son PIB dans la recherche scientifique. Nous sommes très loin de l’objectif de 1% », a expliqué Malick Bakayoko.
Pour lui, tout démontre qu’il y a un manque de priorité des gouvernants africains dans la valorisation de la recherche, parce que nos Etats ont d’autres priorités.
«Quand on investit dans la recherche, on va plus vite dans le développement. Nos dirigeants doivent comprendre qu’il y a des choix stratégiques à faire vis-à-vis de la recherche scientifique et de sa valorisation », a fait savoir M. Bakayoko.
C’est pourquoi, il a exhorté la Côte d’Ivoire a fait de la recherche scientifique une de ses priorités. «C’est par la recherche qu’on résout le problème de développement», a-t-il soutenu, demandant que les résultats des recherches soient valorisés.
Il y va, a-t-il souligné, de l’intérêt des différentes parties prenantes aussi bien l’Etat, les chercheurs, les universitaires et centres de recherche pour que tout le monde soit gagnant…
Pour le président du réseau SEA Côte d'Ivoire, Jean-Patrick Ehouman, il est primordial d’associer le monde de la recherche à l’écosystème entrepreneurial ivoirien.
«Partout dans le monde, où on parle de champions nationaux dans l’entrepreneuriat, ils se sont appuyés sur les travaux des chercheurs et de ceux qui sont dans l’innovation pour grandir. Nous estimons que les entrepreneurs ivoiriens devraient en faire autant», a-t-il fait remarquer, s’engageant à promouvoir au sein du réseau et aussi dans les médias les travaux des chercheurs.
La fondation veut aider à promouvoir les résultats de la recherche scientifique longtemps restés dans les livres, selon Magloire N’Déhi son chargé de programmes/Communication. « Sortons les résultats des recherches des livres pour les faire connaître», a-t-il plaidé.
20 structures dans le domaine de la recherche scientifique ont participé à cette rencontre d’échanges.
Il convient de souligner que ce petit déjeuner organisé par le réseau SEA Côte d’Ivoire s’est tenu sur du 18 au 19 décembre 2019 autour du thème central: «La valorisation des résultats de recherche scientifique et l’état de l’écosystème entrepreneurial ». Il s’inscrit dans le cadre des activités du projet Babi’Innov, un programme d’appui à l’innovation et aux structures d’accompagnement de l’entrepreneuriat start-up (startups et microentreprises) en Côte d’Ivoire. Il a été initié et entièrement financé par la Fondation Friedrich Naumann.
Daniel Coulibaly
Auteur: LDA Journaliste
